Périchorèse est un mot venant des Pères de l’Église pour signifier le mode d’union des trois Personnes de la Sainte Trinité, l’interpénétration et l’inhabitation des Personnes les unes dans les autres dans une unité parfaite, (con)substantielle, mais dans le respect absolu de leurs différences personnelles. Ce mode est aussi celui de la personne indivise du Christ-Jésus dans le rapport de ses deux natures, humaine et divine, sans confusion, opposition ou domination. Enfin, c’est celui auquel nous invite l’icône de bois peinte qui nous montre son Visage. En Lui, nous voyons en image cet amour comme mode d’être et d’exister et sommes invité(e)s à le reproduire en nous et entre nous.
Notre mission
La mission de l’Institut Périchorèse est de promouvoir l’icône sous toutes ses facettes dans le respect de la tradition chrétienne de l’iconographie.
Plus précisément, il s’agit d’assurer la transmission d’un savoir technique enraciné dans une vivante tradition spirituelle. Les deux dimensions sont inséparables car l’icône est une spiritualité de l’incarnation. Cela signifie qu’aucune icône digne de ce nom ne peut être produite sans une connaissance approfondie de sa technique ancestrale. D’autre part, faute d’un substrat spirituel et théologique en lequel s’enraciner, la technique livrée à elle-même se dévitalise en perdant de vue sa finalité, la prière. Les deux dimensions viennent à l’être ensemble, elles se fécondent et s’enrichissent mutuellement. Cela est vrai pour l’icône de bois peinte, mais également pour toute production artistique à connotation religieuse.
Notre histoire
8 août 2006
Incorporation de l’institut Périchorèse conjointement dirigé par Alexandre Sobolev et Michèle Lévesque. Après la dissolution de l’atelier du Pantocrator fondé par sœur Denise Rioux f.j. et en existence de 2002 à 2006 et qui a vu la naissance de la collaboration entre Michèle et Alexandre.
31 août 2009
Départ de M. Alexandre Sobolev. Michèle Lévesque prend la relève de l’enseignement.
29 avril 2010
Emménagement de l’Institut Périchorèse dans ses locaux à l’Église Saint-Georges d’Antioche. Grâce au dévouement de Diane Poulin-Sarkis, du P. Jean El-Murr et de Michèle Lévesque, l’atelier renaît dans sa nouvelle maison.
Été 2010
Le partenariat entre l’Institut Périchorèse et l’église Saint-Georges est officialisé.
Automne 2012
Déménagement de Michèle Lévesque en région. Elle conserve le rôle de webmestre pour l’Institut Périchorèse jusqu’en novembre 2023. Nous la remercions infiniment du travail acharné qu’elle a fourni sans compter ses heures pour l’essor de notre atelier et sa visibilité. Le conseil d’administration est maintenant composée de mesdames Diane Poulin-Sarkis, Virginie Desjardins et Nicole Tanguay.
Hiver 2012
Virginie Desjardins se joint à l’équipe comme iconographe en résidence. Michèle Lévesque, Diane Poulin-Sarkis et Nicole Tanguay en sont les administratrices.
14 février 2023
Décès de notre bien-aimée collaboratrice Diane Poulin-Sarkis. Elle a œuvré pour notre atelier jusqu’à la toute fin. Elle en fût l’âme, l’organisatrice, le pilier qui ne chancelait pas. Notre amie et notre sœur en Christ. Elle reste présente dans nos cœurs et nos âmes et elle accompagne de là-haut les destinés de l’atelier.
Mars 2023
Après deux ans de pandémie et 1 ans et demi de ‘camping’ dans le sous-sol de l’église Saint-Georges, Périchorèse emménage dans son nouveau local entièrement rénové et adapté à ses besoins dans le presbytère de l’église Saint-Georges. Nos remerciements s’envolent vers le T. Rév. Père Dr. Joseph F. Purpura pour son appui sans réserve. Mme Mirna Abboud se joint à l’équipe administrative de l’Institut Périchorèse.
Gratitude Liberté Fécondité
Texte de Michèle Lévesque, le 7 octobre 2012.
Il ressort de ce qui précède que l’Institut Périchorèse est à la fois lié et libre dans son rapport aux personnes qui, pour un temps donné, sont appelées à y œuvrer. Les personnes-ressources vont et viennent, mais la mission demeure si elle est de l’Esprit (cf Ac 5, 29). Il ne s’agit pas de diminuer leur apport, bien au contraire ! Ce sont elles qui incarnent et concrétisent l’idéal au gré des conjonctures et des besoins de la communauté. Il s’agit de situer correctement leur implication.
Au cours des années, plusieurs personnes ont été formées à l’iconographie dans notre Atelier d’iconographie et dans d’autres. Chez nous, certaines sont venues et reparties rapidement, d’autres sont restées, persévérant dans la vocation – car le travail iconographique est d’abord et avant tout réponse à un appel de Dieu. Certaines sont devenus d’excellentes iconographes, d’autres poursuivent leur apprentissage à des étapes variées. D’autres entendent et entendront résonner l’appel et désireront commencer leur formation à l’écriture des icônes. Avec la grâce de Dieu, il y aura toujours des maîtres iconographes, dans notre Institut ou ailleurs, pour les accueillir et les accompagner dans leur cheminement ici au Québec. Plusieurs d’entre nous partagent la conviction que l’icône – et, partant, la spiritualité à laquelle elle ouvre inévitablement – a un immense travail à faire dans notre monde, notre culture et notre temps. Déjà, à notre petite échelle, nous en voyons les fruits, en nous et autour de nous, et cela nous émerveille.
Que faites-vous dans la vie ? Je crée de la beauté.
Elle est là la mission de l’iconographe, la source et l’orient de sa fécondité : créer et rendre accessible cette beauté qui « sauvera le monde » (Dostoïevski) en l’empêchant de « sombrer dans la désespérance » :
Ce monde dans lequel nous vivons a besoin de Beauté pour ne pas sombrer dans la désespérance. La beauté, comme la vérité, c’est ce qui met la joie au cœur des hommes, c’est ce fruit précieux qui résiste à l’usure du temps, qui unit les générations et les fait communiquer dans l’admiration
Paul VI et Jean-Paul II, Lettre aux artistes, 1965 et 1999
Paix à chacun et à chacune et union de prières,
Michèle Lévesque
Directrice et enseignante 2006-2012
L’équipe administrative et d’enseignement
Nicole Tanguay
C’est à la suite d’une exposition d’icônes que Mme Nicole Tanguay a développé un intérêt et une passion pour cet art. En 2007, à l’atelier du maître iconographe Alexandre Sobolev, elle a eu la chance d’être formée à cet art. « Que du bonheur! » dit-elle. Elle enchaîne en disant : « Écrire une icône est un cheminement intérieur qui nous ouvre les yeux sur le “monde de Dieu’’ : le ciel, la terre, le visible et l’invisible. ». Mme Tanguay est membre du conseil d’administration de l’institut depuis 2010 et en est la présidente depuis 2023.
Virginie Desjardins
Virginie Desjardins, née à Montréal, Québec, est diplômée de l’école d’architecture de l’Université McGill en 1993 avec un B.Arch. Elle s’intéresse à l’orthodoxie depuis 1989 et a rejoint l’Église Orthodoxe dans le patriarcat d’Antioche en 2019. En 2004, elle s’initie à l’iconographie à l’atelier du Pantocrator sous la tutelle du maître iconographe Alexandre Sobolev et de la théologienne Michèle Lévesque. En 2012, elle se joint à l’équipe de l’Institut Périchorèse. Aujourd’hui, elle est l’enseignante responsable des cours et du quotidien de l’atelier, tout en occupant le poste de secrétaire-trésorière. De plus, elle assume le rôle de présidente du Regroupement iconographes et iconophiles du Québec.
Mirna Abboud
Mirna Abboud a immigré à Montréal du Liban, son pays natal en 2005. Elle travaille comme infirmière praticienne spécialisée en santé mentale et elle détient un certificat en théologie orthodoxe de l’Université Laval. Bien que son intérêt pour l’art sacré de l’icône l’ait captivé dès son enfance grâce à son frère, ce n’est qu’en 2015 qu’elle a écrit sa première icône à l’Institut Périchorèse. Mirna est paroissienne à l’église Orthodoxe d’Antioche Saint-Georges à Montréal où elle s’implique comme catéchète et comme responsable des affaires religieuses au sein d’une organisation de sa paroisse (Femmes d’ Antioche).
In memoriam
Diane Poulin-Sarkis
Diane a été la cheville ouvrière de l’installation de l’Institut Périchorèse dans le giron de l’église orthodoxe antiochienne Saint Georges d’Antioche à Montréal. Elle était généreuse de son temps et de son amour. Avec le P. Jean El-Murr, de bienheureuse mémoire, et Mme Michèle Lévesque, théologienne et iconographe, ils ont permis ce miracle de la survie et du développement d’un atelier d’iconographie ouvert sur le monde, vivant, vibrant et chaleureux.