Sœur Denise Rioux f.j., témoin de la résurrection
Le Seigneur a voulu rappeler à lui sœur Denise en ce temps où nous célébrons la résurrection. Depuis le dimanche de Pâques la liturgie fait mémoire des témoins de la résurrection, elle rapporte le témoignage de celles et ceux pour qui le Christ s’est rendu visible. Pensons à Marie de Magdala qui a reconnu le Seigneur par le fait que le jardinier l’ait appelée par son nom : « Marie », pensons aux disciples d’Emmaus qui reconnurent le Seigneur grâce à la fraction du pain, pensons à Thomas qui ne crut que lorsqu’il put
mettre ses doigts dans les plaies du ressuscité.
La fête de la résurrection c’est non seulement la sortie du Christ de son tombeau, c’est aussi la sortie des apôtres du tombeau du Cénacle où ils s’étaient enfermés par peur de représailles. Les témoignages reçus et l’envoie de l’Esprit saint vont leur donner le courage d’accomplir la mission qui leur avait été confiée : aller de par le monde, proclamer la Bonne Nouvelle et baptiser toutes les nations.
Aujourd’hui au autre témoignage nous est donné probablement pour que nous sortions de nos cachettes pour accomplir notre mission. C’est le témoignage que porte sœur Denise envers le Ressuscité qui s’est fait voir à elle aussi. Quels sont les signes par lesquels le Seigneur se fait-il voir dans sa vie?
1- Le témoignage des icônes.
D’abord, sœur Denise, porte témoignage par l’écriture des icônes. L’icône porte le témoignage essentiel des chrétiens Dieu a dressé sa tente parmi nous et nous avons vu sa gloire, il a accompli pour nous des merveilles. Mais l’icône est aussi le témoignage que le Christ est toujours parmi nous et qu’il transforme nos vies. L’écriture de l’icône des saints est en effet toujours l’écriture d’une icône du Christ vivant dans son corps qu’est l’Église.
2- Le témoignage de l’unité.
Sœur Denise, en revalorisant l’héritage de l’Église indivise qu’est l’icône porte témoignage en faveur de l’unité. Les richesses de l’Église indivise sont des richesses à partager et non pas des richesses à soustraire aux autres. Par l’écriture de l’icône de la bienheureuse Marie-Gabriella, sœur Denise nous a d’ailleurs rappelé qu’il faut souffrir de nos divisions et travailler à reconstruire l’unité.
3- Le témoignage de l’humilité.
Sœur Denise a également porté témoignage au ressuscité par sa personne même. Toujours humble et simple dans son corps fragile et vulnérable, elle a su se montrer géante spirituellement. Malgré sa faiblesse physique elle a eu la vaillance des fondateurs qui ouvrent des portes pour laisser l’Esprit saint envahir son Église. Elle a été une pionnière en iconographie au Québec. Elle a fait des disciples, a été à l’origine d’un atelier d’iconographie et du Regroupement des iconographes et iconophiles. Loin d’être une « femme d’affaires », une femme « organisée et organisatrice », elle a été une âme, une conscience, une inspiration. Elle avait d’ailleurs une grande dévotion à un petit des évangiles, saint Joseph qui a su pourtant être une inspiration pour Jésus. Il n’est pas étranger à cette image du Père que Jésus appliquera à Dieu qu’il nous invitera à prier comme « Notre Père ».
4- Le témoignage de l’espérance.
Sœur Denise, malgré l’avenir improbable de l’iconographie comme ministère d’Église en Occident a toujours gardé l’espérance et l’émerveillement devant la moindre petite avancée en ce domaine. En admiration devant les icônes produites elle a toujours su que Christ ferait son chemin parmi nous pourvu qu’elle travaille à aplanir les obstacles.
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C’est riche de ce témoignage que nous pouvons aujourd’hui marcher dans ses traces et continuer à répandre l’art liturgique de l’icône, véritable théologie de la Beauté, véritable proclamation de la Beauté de la Vérité qui nous a été révélée.
Nous sommes rassemblés ici pour rendre grâce au Seigneur de ce témoignage de sa résurrection que nous rend sœur Denise. Une messe sera aussi célébrée à Rome par le père Lucien Coutu, fondateur du Centre Emmaüs de spiritualité hésychaste. C’est donc une véritable action de grâce que nous faisons pour les merveilles accomplies par l’humble servante qu’a été sœur Denise. Puisse Celui qui élève les humbles prendre auprès de lui celle qu’il a choisi pour nous montrer son visage dans les saintes icônes.
Michel Saint-Onge, président du Regroupement des iconographes et iconophiles.